LES COPAINS D’ABORD !!!

Le 28 mai 2011 à Cerdon (01) avait lieu la 5ème manche du championnat de France des rallyes routiers. Une épreuve que nous avons toujours beaucoup de plaisir à courir tant l’accueil est chaleureux. Surtout que cette année le beau temps était au rendez-vous nous permettant de profiter au maximum des magnifiques paysages de cet endroit. Pour nous ce ne fût pas un rallye comme les autres, un mélange de galères, de surprises, d’entraides.  Le tout dans une très bonne ambiance, donc que du bonheur.

Nous sommes arrivés mercredi en début de soirée, profitant des derniers rayons de soleil pour s’installer dans le prés mis à disposition par la famille Messerli. Pour vous situer l’importance de cette famille dans l’organisation de ce rallye voici les mots du président du club de l’UM AIN Jacky Guillemoz lors de la remise des prix : « sans la famille Messerli le rallye de l’Ain se ferait mais ça serait beaucoup plus difficile pour nous ! » Ca c’est dit. Beaucoup de pilotes (dont nous) ont apprécié l’aide ou l’assistance de John Messerli pour un dépannage ou le prêt de matériels.

Jeudi matin sous un soleil radieux nous partons du « camp de base » pour effectuer nos reconnaissances. Deux spéciales dont une que nous avions déjà eu en 2007 (je crois) celle de Challes. C’est une spéciale assez courte mais intense dans le rythme, sur le début le revêtement est très glissant même sur le sec, pas très compliquée à retenir. Juste le temps de vérifier qu’elle n’a pas changée et nous nous dirigeons vers la suivante, celle de Courveissiat 4km. Elle est très rapide, beaucoup de grip mais une circulation trop importante dû à une déviation mise en place suite à des travaux routiers mettra un terme à notre reconnaissance. Nous prenons quand même des notes sur un plan de la spéciale car ce type d’exercice m’aide beaucoup à mémoriser. Alors nous rentrons à Cerdon pour faire une pose bien méritée. Cependant sur le chemin du retour des coupures brèves du moteur surgissent. Nous pensions avoir résolu nos soucis électriques du Beaujolais (souvenez-vous la spéciale de nuit au col de St Bonnet !) en remplaçant l’arrêt d’urgence dans la caisse du side-car. Puis au bout de quelques kilomètres plus de défaut !

Après le dîner nous équipons le side-car pour les reconnaissances de nuit. Mais peu de temps après notre départ à nouveau des coupures d’allumage et cette fois ci le problème persiste. Nous décidons de rentrer car dans ces conditions ce n’est pas possible de rouler voire limite dangereux. Donc une séance de mécanique s’en suit : remplacement pompe injection, relais, contrôle des capteurs pouvant provoquer des coupures d’allumage. Nous échangeons les bobines d’allumage avec Jimmy qui a la même moto que la notre, mais rien n’y fait. Chacun réfléchit et y va de son idée pour nous aider, c’est très réconfortant. Le plus grand soutien viendra de David Bleusez, il vient nous voir et il nous dit : «  Hervé et Marie-Laure, si vous ne pouvez pas réparer vous roulerez avec mon side-car. Moi je ne joue pas le titre tandis que vous oui ! » Sa proposition nous laissera sans voix tellement nous étions émus par autant de confiance. Imaginez un side-car flambant neuf, que du bon matériel, une 1000 gsxr 25ème anniversaire équipée Olhins pour les suspensions, Wilwood pour les freins le tout sorti de l’atelier Damois Construction. Bref un outils. D’abord nous refusons sa proposition car il n’était pas question que David et Laurent ne roulent pas, de plus j’étais persuadé que j’allais réparer et il me restait une journée pour cela. Le lendemain après plusieurs essais infructueux un copain est venu nous remotiver, Daniel Meurine dit Jivaro, un mécano dont la réputation n’est plus à faire. Il me donna quelques pistes intéressantes, il me fallait remplacer des pièces que je n’avais pas en stock. Alors je me souvins qu’un ami avait la même moto de la même année. Après un coup de fil il me proposa de venir prendre les pièces dont nous avions besoin (merci Pierre-Yves). Puis après un A/R Cerdon/Cluny le verdict tombe : aucune des pièces que nous avons remplacé est en cause, donc retour à la case départ. Cette fois ci nous baissons les bras, il faut se résigner, nous ne réparerons pas. Alors David nous réitère sa proposition, il est très sincère, nous acceptons de rouler avec son side-car. Il est nécessaire que nous fassions un essai auparavant. Puis après deux passage dans une ancienne spéciale (Préau) nous prenons conscience de la difficulté. Le comportement de son side-car est différent du notre, pour Marie-Laure la sortie de la caisse dans les virages à droite s’effectue derrière la roue du panier et de plus j’ai la sensation bizarre de rouler seul car du poste de pilotage je ne la voie pas tellement elle est située en arrière. David y croit et il nous place la barre très haut : « vous ferez podium ! »

C’est avec ces mots de David à l’esprit que nous prenons le départ du rallye samedi en fin de matinée afin d’effectuer trois boucles et six spéciales comptants pour l’étape de jour. L’idée est d’y aller progressivement afin de trouver le mode d’emploi de ce side-car. Pour cela nous n’avons pas beaucoup de temps car la première spéciale est à seulement 10 km après le départ. Ce premier passage permettra de nous libérer un peu car nous étions assez tendu, Marie-Laure trouva assez rapidement ses marques dans cette nouvelle caisse. A la deuxième spéciale (Couveissiat) je dois garder la tête froide car les vitesses atteintes sont très élevées  de l’ordre de 170 km/h en pointe. Lors du deuxième passage dans les spéciales nos temps s’améliorent, ils sont très proches des deux premiers. Tous les copains nous encouragent et petit à petit nous nous relâchons et nous nous appliquons sur les trajectoires. A l’issue de la dernière boucle de jour nous prenons enfin la mesure des possibilités du side-car de David. C’est un engin sûr avec lequel il ne faut pas hésiter à rentrer fort dans le virage et pas sur les freins sinon la direction se verrouille. Il est important de soigner ses trajectoires et là c’est une « lame ». A l’arrivée de l’ES6 l’émotion est intense tellement on s’est fait plaisir. Retour à Cerdon pour boucler cette étape et préparer le side-car pour la nuit. David et Laurent nous attendent, ils nous ont vu rouler et visiblement ça leur a plu. David nous annonce les résultats de l’étape : 1- Marlin/Vignaud (ils ont bien roulés) avec 10,75 sec d’avance sur nous, en 2- Laforest/Moreau (auteurs d’une belle figure) et nous pour fermer la marche à la troisième place. Ensuite « notre assistance »  s’occupent du side-car, nettoyage, plein d’essence, vérification des niveaux des fluides, graissage de la chaîne. Nous sommes tels des « pilotes d’usines » c'est-à-dire que nous nous occupons que de nous même, bref des conditions de rêve, David et Laurent ne négligent rien.

Enfin vers 22h nous prenons le départ de l’étape de nuit pour effectuer deux boucles et deux passages dans chaque spéciale. Dés le premier tour le ton est donné, avec l’équipage Marlin/Vignaud nous sommes dans la même seconde. Quand il y a si peu d’écart c’est très intéressant  car ça oblige à s ’appliquer sur le pilotage. Au deuxième tour à la première spéciale c’est trois side-car dans la même seconde, c’est chaud ! Ensuite dans la dernière spéciale on prend les mêmes et on recommence, à notre avantage cette fois-ci et comme dans la dernière montée de jour à l’arrivée de la dernière spéciale l’émotion est forte car on s’est vraiment régalé, ne faisant aucune erreur, complètement relâchés,  tous les virages se sont enchaînés exactement comme on le voulait. De retour à Cerdon avant de rentrer le side-car au parc fermé, David et Laurent sont là pour nous accueillir et nous féliciter, nous gagnons l’étape de nuit de 0,18 secondes ! Et David de nous dire : « contrat rempli ! » En 2- Marlin/Vignaud  (belle bagarre) et en 3- Laforest/Moreau.

Podium rallye catégorie side-car : 1- Marlin/Vignaud   2- Laur/Ferrieu  3- Laforest/Moreau

Ainsi au-delà de notre résultat et ce même s’il nous permit de conserver la tête du championnat d’un petit point, c’est le geste de David qui est à mettre en avant. Sans lui nous perdions la possibilité de nous battre pour le titre. Le fait qu’il nous accordait sa totale confiance nous a beaucoup touché et le monde du rallye en général l’apprécia à sa juste valeur. Dans d’autres circonstances je ne pense pas que nous aurions fait aussi bien avec un side-car que nous ne connaissions pas. Là nous nous sommes « surpassés » pour ne pas décevoir David et cela à payé. Enfin nous avons découvert un autre type de side-car certes très physique mais efficace qui va certainement influencer nos idées pour notre future machine.

Merci à David Bleusez et à Laurent Nickles, merci à tous ceux qui nous ont aidés et encouragés. Rendez-vous les 15 et 16 juillet 2011 à villecomtal (12) pour le rallye du Dourdou.

PS : qu’en est-il de notre panne au juste ?

Dans un premier temps nous pensions à un défaut de la batterie puis à nouveau nous avons été ennuyé. Après quelques heures de recherche nous l’avons déniché dans le coupe circuit pilote (cordon qui relit le poignet du pilote au guidon et en cas de chute par exemple le cordon se détache et coupe le circuit d’allumage). Pourtant c’est le premier élément qui avait été suspecté ! C’est comme ça.